Bonsoir à tous.
Si l'en-tête de mon écran ne m'avait pas rassuré quant au fait que j'étais bien sur un forum summilux, j'aurais pensé que j'avais fait une fausse manip.
J'y ai découvert une diatribe qui se veut démonstrative mais truffée d'inepties et des commentaires dont certains avaient tendance à donner dans le glauque.
Je passe sur plusieurs erreurs qui dénotent une grave méconnaissance du sujet, (ne s'improvise pas pénaliste qui veut), pour me limiter à trois commentaires tout simples :
- celui qui prêche (à juste titre) pour un procès équitable ne peut ignorer qu'on ne condamne pas quelqu'un hors sa présence. C'est une question de principe. Or, où est BHL dans ce déchainement contre lui dont on a d'ailleurs peine à déterminer s' il est motivé par le souci de le démolir ou celui de défendre l'accusé au procès de Lyon.
- le fait d'écrire "en réalité, l'accusation est déjà soutenue par l'avocat général qui défend les intérêts de la société" et encore plus "il faut garder à l'esprit que la présence des parties civiles n'est qu'un cadeau (sic) qui leur est fait" -outre qu'il est particulièrement choquant et correspond à une conception de la procédure pénale vieille de plus de vingt ans, au bas mot -, constitue une injure à tous ceux qui, pendant des décennies, magistrats, avocats, politiques, se sont battus pour qu'enfin, et dans le souci de faire respecter l'équité dont un procès doit faire l'objet, les victimes puissent disposer d'un minimum de droits, y compris de faire entendre qui elles veulent en qualité de témoin, et ce n'en déplaise, non pas à la défense (qui y est habituée et qui, de toutes façons, est souvent de l'autre côté de la barre), mais à l'avocat général dont la position avantageuse sur son estrade ainsi que la seyante robe rouge, (les deux portant certes à une certaine paranoïa), ne permettent quand même pas à elles seules de constituer une garantie de talent dans l'art de convaincre et encore moins dans celui de se mettre à la place des victimes.
Quand un avocat général est nul (il y en a) le procès est souvent "sauvé" par les parties civiles dont il faut tout de même rappeler qu'il s'agit des victimes qui ont donc quand même le droit à la parole car un procès criminel, avec son cérémonial, sa solennité, ses épisodes convenus et ses incidents oublie parfois, en cours de route, pourquoi tout le monde, qui se félicite d'ailleurs d'y être, est là : parcequ'il a eu victime. Quel beau cadeau que celui de lui octroyer le droit, du bout des lèvres, d'y participer...
- Je me fous complètement de BHL dont le personnage ne me plait pas trop mais me pose la seule et véritable question : son intervention, orientée (et c'est normal quoiqu'on en pense car il témoignait en faveur d'une partie au procès et chacun a droit à sa propre subjectivité), a-t-elle ou non eu une incidence sur les jurés ou certains d'entre eux ? Si oui, aucune critique ne peut lui être faite. Si non, la faute en est à ceux qui ont pensé qu'il serait utile de le faire entendre.
Le secret des délibérations fait que personne ne peut répondre à la question et c'est tant mieux. Evidemment, il est préférable que la justice soit rendue par la Cour plutôt que par les médias( dont la propension et à condamner d'avance et à fouler aux pieds la présomption d'innocence est extraordinaire) ou par des spectateurs occasionnels réagissant plus aux personnes qu'au fond d'un dossier qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas.
Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité, je souhaite encore ajouter :
1- que le fait de défendre un accusé comme celui de défendre une victime reste toujours un acte de défense même si l'approche doit nécessairement en être quelque peu différente. Dans les deux cas, il a un ou des hommes derrière. Il n'y a que çà qui compte.
2- que décider qu'untel a droit de parler et un autre pas relève de pratiques heureusement d'un autre âge, le voeu, même implicite,qu'elles puissent être réintroduites démontrant à quel point une vigilance constante reste indispensable.
3- que, en matière de justice, le fait d' affirmer de bonne foi des vérités différentes suivant le point de vue où l'on se trouve n'est nullement anormal. C'est pourquoi finesse et mesures sont nécessaires, les appréciations péremptoires, même affirmées au travers d'une démonstration aussi binaire que scolaire, étant à proscrire d'autant qu'elles révèlent le plus souvent, comme ici certes implicitement mais tout à fait clairement, un refus de la contradiction ce qui constitue d'ailleurs la négation même de ce que doit être un procès équitable.
4-que si le souhait, en faisant entendre BHL comme témoin, n' était que de donner une certaine publicité à un procès qui risquait de rester banal, il faudrait quand même reconnaître que l'objectif a bien été atteint...
Pour le reste, j'aime bien les images de CETRIO mais peut-être ai-je tort car mes connaissances en matière de photographie restent malheureusement très nettement inférieures à celles qui peut-être sont les miennes en matière de justice.
PS 1 :Comparer MAURRAS à CELINE ou plutôt l'inverse ou BOURDIEU à BHL, il faut quand même oser le faire...
PS 2 : salut Olivier.
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