C'est le seul défaut que je trouve au RD-1: non compatible

Suite à la quête d'un éminent summmiluxien et motard d'une pièce rare pour I(C) , un petit coup de projecteur sur cet appareil qui a une place si particulière dans l'histoire de Leica.

C'est le modèle "de transition" entre le premier succès commercial et industriel de Leica, le I(A), et le modèle II "Couplex", aboutissement logique avec l'incorporation du télémètre.

Le I Model C ou I (C) est le premier Leica vissant! Nombre de visseux considèrent que le premier vissant est le I(A) mais le I(A) n'en est pas un, puisque son objectif est fixe, à poste.

Il y a principalement deux version du I(C): la version non standardisée (LEMEL), et la version standardisée (LENEU) à partir de 1931.

La version non standardisée est la plus rare, puisque les possesseurs de cette version ont bien souvent opté pour la conversion de leur appareil en version standardisée ou en II. Il y aurait eu 2995 exemplaires non-standardisés produits, dont 80% en 1930, contre 7231 standardisés en 1931. La standardisation systématique intervient en 1931 avec le numéro 60501, selon Jean le girondin avec qui nous avons eu cette conversation et qui m'a éclairé sur cet appareil.

Avant la version standardisée, chaque objectif devait être ajusté à un boîtier particulier. Le numéro de série du boîtier était alors gravé sur le pourtour frontal de la monture de l'objectif ou sur le fût (ou les trois derniers numéros). Au fil des ans, ces ensembles objectif-boîtier ont été désunis, et il devient donc très rare de trouver un I(C) non standardisé avec "son" objectif, a fortiori plusieurs objectifs.

La "chasse" à l'appareil au numéro de série correspondant est un sport de (très) longue haleine pratiqué par les heureux possesseurs de ces objectifs gravés (Elmar 35, 50, 135 et Hektor 50).

Ci-dessous deux exemples de ces très rares ensembles comportant un I(C) non standardisé et trois (!) objectifs associés, avec le numéro de série du boîtier gravé sur les trois objectifs. Numéro complet dans le premier exemple, et 3 derniers numéros dans le second.


source: Pecole / LUF



source: Pecole / LUF

D'autres exemples ici:
https://leicasocietyinternational.org/b ... hed-lenses

Lorsque la standardisartion au tirage de 28.8mm a été décidée, les appareils standardisés ont reçu un petit "0" gravé sur la platine de la monture à m2idi", et les objectifs standardisés ont également reçu cette gravure près du déverrouillage de l'infini. Ce "0" marquant la standardisation, donc l'interchangeabilité des objectifs dorénavant standardisés, est resté sur les appareils suivants, Leica II et certains III.


source: eBay


source: eBay

Les premiers I(C) avaient le fameux petit masque pivotant devant le viseur pour cadrer avec le 13.5cm. Ce masque n'était plus nécessaire par la suite, le viseur externe VISET "torpedo" étant sorti en 1931.



En attendant, je l'espère, quelques corrections à ce qui est décrit plus haut, voir L'article Summmilux

Cela fait penser aux premières années de Leica, quand la firme proposait systématiquement une conversion de ses premiers modèles pour intégrer les améliorations des modèles suivants. Ainsi, tous les Leica I modifiés en II etc.

Bonne chasse!
Ces I (C) sont magnifiques. As-tu un objectif couplé? (le 135 en question?)

La TVA sur les biens d'occasion est contre-intuitive, puisque normalement la TVA taxe une "valeur ajoutée" et est donc taxable en théorie une seule fois, pour le bien neuf.

Mais, dans le cas présenté, la fiscalité considère qu'il y a à nouveau une valeur ajoutée puisque le bien a pu être entretenu, réparé, etc. ou simplement présenté et mis en ligne, par un assujetti-revendeur (la boutique Leica). Par contre, logiquement, l'Etat ne taxe pas le bien sur toute sa valeur, mais uniquement sur la valeur "ajoutée", c'est-à-dire la marge, la différence entre le prix d'achat et le prix de vente. Si votre magasin Leica a acquis un M3 pour 1000 Euros et le revend 1200 Euros, l'Etat ne taxe la TVA "que" sur les 200 Euros de différence.

En général cette TVA est incluse dans le prix présenté et on peut demander à ce que son montant soit spécifié sur la facture. Sauf erreur, c'est le cas dans toute l'Union Européenne, la Suisse, la Grande-Bretagne, ainsi que de nombreux autres pays. Donc si l'appareil est acheté au Royaume-Uni et sort du pays, cette TVA est récupérable.

Il est peu probable que la valeur de cette TVA soit "0" pour l'acheteur dans le cas présenté - cela voudrait dire que la boutique ne fait aucune marge-, ni "25%" de la valeur totale pour la boutique. La commission de 25% est tout simplement cela: une commission, et il n'y a pas de raison de le cacher. La TVA ne représente qu'une petite partie de cette commission (20% de la commission, soit 5% du prix total de vente... corrigez-moi si je me gourre car il est tard!)

Pour plus de détails et d'autres cas de figure:
https://www.economie.gouv.fr/files/file ... casion.pdf

Sur le site:
https://pixii.fr/fr/pixii-plus



La phrase mise en évidence en gras parlant de "magnification" (grossissement en français) n'a pas de rapport avec la base télémétrique, il s'agit du grossissement du viseur (1 est sans grossissement, 0.9 est le grossissement du viseur du M3, 0.72 est le grossissement standard vu dans le viseur des M suivants).

Le système du télémètre est plus précis plus la base est étendue. Par exemple le télémètre du Leica CL ou Minolta CLE est plus court que celui des M, ce qui le rend moins précis. La base est la distance entre l'axe du viseur et la deuxième fenêtre du télémètre qui a un miroir pivotant. Comme le dit le site de Pixii+, les objectifs à grande ouverture ont besoin de plus de précision.

©Camera Wiki


©Summilux



Télémètre très précis:

©Wikimedia, public domain


ps. l'article "comment fonctionne un télémètre" n'existe pas sur cette page. Jean, si tu nous lis...

C'est-y beau un Avenon!

Sorti il y a quelques mois mais passé un peu sous le radar, c'est la version 2 du Syoptic. Le changement de nom semble assez fréquent dans ces production. Apparemment il a de bons retours sur LUF, FB et 35mm.


https://phillipreeve.net/blog/review-mr ... Conclusion


©Mr Ding

Je vais poser la question. Merci
Le concepteur du Pixii, a apparemment contacté Voigtlander et d'autres avant de fabriquer le Pixii, pour voir s'il pouvait proposer son idée de fabrication d'un nouvel appareil télémétrique, et a constaté qu'il devrait le faire seul.

La chaîne Youtube sur laquelle est l'interview est très intéressante. L'animateur propose d'autres vidéos dont le Epson RD1, auquel il fait référence plusieurs fois, un appareil "presque parfait".

Oui, mais si la question a été posée tôt sur ce fil concernant la version d'avant, c'est surtout parce que les lunettes servent à plusieurs objectifs, avec des fonctions différentes. Par exemple au 50mm à mise au point rapprochée, ou sur le 135mm 2.8 pour une mise au point plus précise. Peut-être est-ce compatible maintenant que la base télémétrique a changé, selon le positionnement des fenêtres. Ce serait une addition intéressante. Cela vaut la peine d'essayer.




©Leica


©Leica


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Mais non @JFK: je n'inverse rien du tout, ce sont bien vos propos. C'est vous qui inversez vos interventions selon l'interloculeur, et vous ne pouvez pas vous empêcher d'intervenir après moi et quelques autres. Dans les écoles primaires et sur un forum, cela s'appelle une attitude de harcèlement, et ce n'est en général pas toléré. Prenez donc des photos.

Je viens d'aller sur le site de Pixii. Apparemment la base télémétrique est passée de 58.5mm à 72mm, est-ce bien cela? (Pour référence, les Leica M6/M10 sont à 69.3).

Oui, objectifs dits "à lunettes" (l'interview étant en anglais, le terme anglais m'est venu... )

Quelqu'un a essayé de monter un de ces objectifs?


©Leica


"Ho Ho!"

Très intéressante interview, merci du partage. Notamment le passage où il explique pourquoi il ne met pas d'EVF et pourquoi il dit non 90% du temps.

Est-ce que la nouvelle base télémétrique permet de monter les optiques Leica à "goggles"?

Le marketing de Leica en 1933 fait preuve d'inventivité. Non seulement le produit n'apparaît pas, mais surtout l'image évoque beaucoup de choses pour le public allemand de 1932-1933 (brochure de 1933 je crois). On reconnaît l'avion d'Ernst Udet.

Le slogan "Die Kamera der Zeit" (l'appareil de l'époque) est celui retenu par la marque en 1932-1935, souvent associé à une idée ou une activité moderne comme le ski, ou le fait que ce soit une femme (moderne!) qui manipule l'appareil photo.



(note: la traduction française un peu trop littérale n'est pas la plus heureuse, Leica promettant en particulier de bons résultats la nuit!)



Si on regarde l'image postée ci-dessus par Jean D.de plus près, comme ici, le liseré à gauche dit "Aus der Film "Stürme über dem Montblanc"" (image tirée du film "Tempête sur le Mont-Blanc")



Dans les années 1920-1930, le cinéma d'aventure allemand est très populaire et toute une vague de films d'action se déroulent en montagne. Le film de montagne et de ski devient un genre. Car les aventuriers pionniers de l'époque sont les alpinistes et les pilotes. Le pilote Ernst Udet, ancien as de la Première guerre mondiale, est alors bien connu du public pour ses prouesses en montagne, un peu comme le sera Mermoz chez nous. Leica se positionne en avant-garde: l'aviation, comme le ski, reste une activité relativement nouvelle. A fortiori poser un avion sur une pente inclinée n'était pas à la portée du premier pilote venu. De fait, le tournage de Tempête sur le Mont-Blanc en Suisse n'a pas été facile.

Udet a joué son propre rôle dans deux succès cinématographiques allemands: L'Enfer blanc du Piz Palü (1929), et Tempête sur le Mont-Blanc (1930), avant de mal tourner (sans jeu de mot) à la chute de Weimar. Le public allemand de 1933 reconnaît donc cette image, et reconnaît cet avion si caractéristique: un Klemm aile basse tandem, monomoteur radial, cockpit ouvert, équipé de skis. Il n'y a ni pilote visible, ni appareil photo montré: on suggère que c'est Udet qui prend cette photo. Leica invente le rétro-placement de produit: dans le film, pas de Leica, mais cette brochure publicitaire publiée après le film suggère que le pilote du film, aventurier par excellence, dans le film et dans la vraie vie, utilise un Leica. (Le film n'ayant a priori aucun rapport avec Leica, ils ont dû négocier l'utilisation de l'image avec le studio Aafa)

Le public de 1933 (et les fans d'aviation d'aujourd'hui) reconnaît l'élégante silhouette du Klemm, également sur le poster du film: