Jim, si tu veux en essayer un, et comme nous sommes dans le même fief, tu peux tâter le terrain avec le mien. Il n'est pas à vendre mais ça pourrait te permettre d'en acheter un à quelqu'un d'autre avec plus de certitudes sur ton affinité avec.

Tu pourrais tester le R 180 par la même occasion.

290 € pour un 50/2.8 je ne trouve pas ça tellement cher moi.

Pourquoi pas un Voigt récent ? La bonne monture dès le début, et du verre adapté ...

Moi je dis ça, mais je n'en fais jamais. Juste une idée comme ça.

Pour répondre à zekkar : je suis bien d'accord, chacun doit trouver SA méthode. C'est pour ça que je suis toujours sceptique quand on m'explique des recettes. Elles me paraissent toujours moins importantes que la régularité et l'adaptation à son propre style, son propre goût et son propre matos.

Parmodyne : On s'amuse comme on peut. J'aime bien de temps en temps employer des mots qui n'existent pas, et Umberto Eco est une source d'inspiration sans fin pour moi. Et pas seulement dans ce domaine d'ailleurs. Tu vois que tu t'es inquiété pour rien : on trouve tout sur Internet de nos jours .

C'est une invention d'Umberto Eco dans "Le pendule de Foucault". C'est l'art de couper les cheveux en quatre, à ne pas confondre avec la pilocatabase, l'art de s'en sortir au poil près.

Comme d'habitude, je ne comprends pas bien ce que tu dis, ni pourquoi tu le dis.

Je disais simplement que la régénération me paraît intéressante quand on doit traiter de gros volumes, et que je ne comprenais pas son intérêt quand il s'agit au maximum de quelques dizaines de films par an.

Justement si on veut chiader, je sais très bien qu'on peut le faire à l'infini, et j'ai déjà eu des tas de conversations avec des fans du ZS et de la sensito. Je leur ai d'ailleurs piqué quelques trucs, ceux dont je percevais l'utilité malgré mon analphabétisme sur tout ce qui semble de près ou de loin scientifique.

Toute cette tétrapiloctomie est intéressante à lire, pour se cultiver, mais je ne m'en sers jamais. Pour moi, un dév de film, c'est :

- une expo à la prise de vue
- une sensibilité
- une soupe
- une température
- un temps
- une agitation
- une eau du robinet

Rien qu'avec ces paramètres, j'ai largement de quoi m'occuper. Ce dont je ne tiens pas compte, j'essaie de le compenser au tirage. Intégrer du 'seasoning' dans tout ça ne me donnerait rien, à part des occasions supplémentaires de renverser quelque chose, ce que je fais déjà bien assez souvent.

En plus, parler de dév film sans parler tirage, ça me paraît absurde. Par exemple, le dév optimal n'est pas le même selon qu'on va tirer en lumière dirigée ou en diffuse. Et ce sera encore différent si on veut scanner. C'est pour ça que développer des films aux temps standard adaptés en fonction de ce que j'ai constaté d'expérience (et pour ça, il n'y a pas de manuel) me suffit amplement à assurer une qualité qui me permet de tirer parti de mes optiques et de mon agrandisseur. Je sais qu'il y a moyen de faire mieux, mais je sais aussi que je finirais par me mélanger les crayons parce que je comprendrais mal ce que je fais, pour gagner des pouïèmes que personne ne verrait.

Sympa les photos. Particulièrement la seconde, à mon goût.

J'en profite aussi pour lever mon chapeau devant ce dessinateur/scénariste. "Le Combat Ordinaire" est ce que j'ai lu de meilleur depuis des années en BD. Depuis Ptiluc et "Jefferson ou le mal de vivre", en fait.

J'adore ce mec.

Bien sûr, je ne dis pas que TOUTES les photos tiennent par elle-même. J'ai même dit précisément le contraire récemment à propos d'une image de Wilfrid (critique).

Les responsabilités éditoriales, eh bien, ma foi, je ne vois pas ce qu'elles viennent faire ici, où ce sont des gars (et des filles) tout seuls qui prennent les images qu'ils veulent, les montrent dans l'ordre qu'ils veulent, et les commentent ou non comme ils veulent.

Sur l'intégrisme, je suis bien d'accord avec toi. D'ailleurs, je suis moi-même un apeupréïste militant. Avec 'leïcaïste', ce sont les seuls 'ismes' dont je me réclame encore. C'est aussi ce qui m'amène à mal comprendre quand on me dit 'Il aurait fallu faire comme-ci ou comme-ça' sans me dire pourquoi, sinon que c'est l'usage.

En l'occurence, je pense sincèrement qu'un texte, même bien écrit et intéressant, détournerait l'attention des images, ce qui serait quand même bien malheureux.

Sinon, manger des raviolis avec un M dans les mains, il n'y aurait pas un article de la convention de Genève qui parle de ça ?

Quelle vulgarité ! Tu es du genre à ne pas tirer plein cadre ? Et moi qui pensais être en bonne compagnie !

Bon, histoire de satisfaire une pulsion sexuelle éphémère, je me fais une mouche au passage : avec un cadrage un poil (un micro-poil en fait) plus à gauche, tu ne coupais pas la capuche et c'était parfait.

Maintenant que je suis soulagé, je vais encore te féliciter. La subtilité des gris sur la seconde image est un modèle. Autant les noirs sont un peu bouchés sur la première - ce qui n'enlève rien à ses autres qualités, autant la seconde brille (dans tous les sens du terme) par sa gamme riche. L'oreiller donne envie de se coucher dessus. Et la quiétude du lutin ajoute à cette promesse de volupté tranquille. Je propose un titre : 'Le roupillon idéal'.

Je ne suis pas chimiste, et pas du tout scientifique, mais je rejoins mektoub.

En plus, parler de process de développement sans évoquer le type d'agrandisseur utilisé me paraît bizarre. Le contraste d'un néga ne se gère pas de la même manière selon l'agrandisseur qu'on utilise.

Et j'ai vu quelques tireurs bosser, dont un vraiment excellent. Je veux bien croire qu'un dév de néga standard, avec une concentration standard, et des temps standards, pour une expo standard, fonctionne sur un pourcentage satisfaisant de films. Mais ce n'est pas notre problème ici, et la régénération me semble inadaptée au traitement en petite quantité. Pour un coût négligeable, on peut travailler avec de la chimie neuve, gage de constance si on est rigoureux.

Je ne doute pas que cette méthode fonctionne, ou ait fonctionné. Je ne suis pas compétent pour la remettre en cause. Mais je ne comprends pas son intérêt pour un amateur.

Je maintiens ma position. Ce qu'elle raconte ne m'intéresse pas. Et ce ne sont pas les explications de juan, aussi détaillées et longues soient-elles, qui me donneront quoi que ce soit de plus que les images seules. Ce qu'elle a dit et ce que juan a écouté n'étaient que des conditions pour que ces photos existent. Ces conditions sont accessoires par rapport aux images.

Si juan était écrivain, je lui dirais que je me moque de savoir exactement à quoi Theresa ressemble en vrai. J'écouterais, je ne regarderais pas.

Je ne comprends pas cet intégrisme de la forme que serait censée devoir prendre telle ou telle expérience photographique. La force des images de juan vient justement de leur absence de concession. Il me paraît difficile d'y adjoindre un texte qui ajoute quelque chose. Par contre, il me paraît facile de réduire la portée des images en les sur-commentant. Le risque de les rendre triviales, communes, en les intégrant dans un propos général, qui devra obéir à d'autres conventions, qui n'intéressent peut-être pas juan, me semble grand.

En l'état, les petites annotations de juan s'intègrent parfaitement, elles en disent juste assez, expriment quelque chose du regard de juan sur son amie.

Non, vraiment, plus ce serait trop.

C'est vrai qu'elle a déjà quelque chose d'articificiel même au naturel. Ca me rappelle certains traitements 'high key' comme disent les serbo-croates. Il y a un petit flou de bougé aussi non ? On s'en fout remarque bien, mais je crois que ça participe un peu au lissé final, en gommant les grains de peau et autres détails humains.

Ca me rappelle une phrase de Trainspotting : "Dans cent ans, y aura plus d'mecs ni d'nana. Y aura plus qu'des branleurs."

Magnifique juan. Je suis très très loin d'oser/de pouvoir/de savoir photographier quelqu'un aussi intimement en lui rendant justice. Simple, beau, sans artifice.

Je ne crois pas qu'un commentaire supplémentaire apporterait grand chose. Les petites phrases très simples suffisent à rythmer la série.

Je ne peux même pas dire 'beau boulot', parce que je ne sens pas d'effort. Juste ce qu'il faut d'abandon à la situation et de maîtrise discrète pour amener l'ambiance et ce que dégage ta copine sur le film.

Superbe.

C'est une beauté. Avec un crédit sur cent ans, peut-être ...

Où on reparle du problème de la légende .

Vu comme ça, c'est beaucoup plus intéressant, mais je ne trouve pas que l'image 'tienne' seule par rapport à ce discours.

Ce problème m'intéresse, parce que j'ai été jusqu'ici incapable de donner du sens à mes images. Je n'aime pas les séries, et c'est vraiment très difficile, et peut-être même impossible, de rendre une photo signifiante par elle-même. Je réfléchis en ce moment à l'opportunité d'écrire des textes pour accompagner mes images ...

Je pense tout haut, et ça n'appelle pas de réponse : tu peux retourner à ton impassibilité habituelle . Merci d'avoir pris la peine de répondre longuement.