Magnifique !
Ton regard et ton rapport à la peinture trouvent ici une nouvelle forme. On est dans l'impressionnisme photographique et je pense en particulier à Turner.
Quelques redites il est vrai, mais sinon, c'est vraiment sublime.

Matthieu Laclau.

Merci Olivier S. pour ton commentaire.
C'est vrai que le flou et les blancs un peu cramés peuvent être répétitifs. C'est quelque chose que j'utilise peu en général.
En l'occurrence, cette fois, j'avais envie d'essayer de rendre graphiquement cette zone d'incertitude sentimentale que je traverse.
Mon regard sur les filles que j'ai essayé de photographier ici est plutôt contradictoire. Et j'essaie de rendre comme je peux ce que je vois et ressens du monde qui m'entoure, par la photographie.
J'espère par contre ne pas tomber dans le symbolisme.
J'aimerais que la combinaison du texte et du sens qu'il induit, avec ces photographies et leur parti-pris esthétique, corresponde et décrive au mieux mon ressenti.

Jackf, je veux répondre ici à ta dernière phrase (je comprends bien que mes photos ne te touchent pas, et je le comprends très bien, là n'est pas la question). Si je fais ces photos, si j'écris ce texte, ce n'est pas à la base pour le publier, c'est seulement pour faire vivre ma relation avec Justine. La photographie et le cinéma occupent une place très importante entre nous deux. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'est central. Réaliser ce projet à dimension artistique, c'est d'abord une lettre d'amour, c'est aussi une façon de me battre pour que cette relation puisse continuer, puisse reprendre.

Avant de publier ce sujet, ainsi que le précédent, je me suis posé la question de l'exhibitionnisme. J'ai toujours la crainte de tomber de ce côté, vraiment. Je n'aime pas Sophie Calle pour cette raison même (l'exhibitionnisme). C'est donc une démarche risquée pour moi, car je ne voudrais pas faire ce que je n'aime justement pas chez Sophie Calle (pour ne citer qu'elle).

En même temps, publier ce sujet, faire ces photos, c'est avant tout ma façon de vivre cette relation, de la poursuivre et de lui donner une chance de renaître.

Loin de moi l'envie d'essayer de te convaincre, juste celle de dire que me concernant, la photographie fait partie intégrante de ma vie et je ne vais pas m'en séparer.

Quelques photos prises ces deux dernier mois.
C'est la même série de photos que le sujet posté ici :
http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... 578#505578

1.



2.



3.



4.



5.



6.

Que de compliments ! Merci à vous !
Je ne m'attendais pas vraiment à tant de félicitations pour ce sujet qui m'est vraiment très personnel.
Je ne sais pas ce qui se passera concernant Justine, mais au moins, il y a quelque chose de positif et de beau qui en sort. Cela me rend heureux !
Et j'ai définitivement envie de voir ce livre de Depardon.

Mince, je ne connais pas ce livre, mais curieux d'en savoir plus...
J'ai un peu cherché sur Google, mais j'ai pas trouvé grand chose.
Quand je rentre en France en décembre, j'essaierai de me le procurer, ou du moins de le consulter en bibliothèque.

Punkrocker, Dany Guèble, ninjéjé, merci pour vos avis positifs qui font toujours plaisir.

Ninjéjé, le texte te donne le cafard ? En réalité, j'ai quand même pas mal d'espoir !

Pour moi, ce n'est pas non plus abstrait. C'est peut-être la première impression que l'on a, quand on regarde d'un coup d'oeil, sans vraiment s'arrêter. Puis on comprend qu'il s'agit de matière bien réelle, bien concrète (du bois, du métal, de la roche...). À une première vision où l'on voit l'aspect abstrait de ces photographies, s'oppose une deuxième où l'on comprend de quoi sont fait ces images (et c'est tout ce qu'il y a de plus concret, c'est de la matière pure).

C'est dans un troisième élan que l'on peut oublier cette opposition abtraction/concret et que l'on regarde enfin l'image pour ce qu'elle est (et plus pour son apparence première ou son essence propre), c'est-à-dire comme tu le dis bien : "des paysages, les nuages, l'horizon, un ciel chargé, un rocher percuté par la vague, un oiseau dans la nuit, un champ labouré, un coucher de lune...".

Et pour reprendre ce que j'écrivais plus haut, c'est quand on commence à regarder tes images de cette façon que l'on peut parler, selon moi, de rapport impressionniste à la nature.

De façon un peu plus théorique, ton travail s'inscrit dans un rapport fallacieux à la peinture, puisqu'il nous oriente à tort dans un premier temps vers la peinture abstraite (Nicolas de Staël par exemple), alors qu'il réfère bel et bien de l'impressionnisme. Ce qui pour moi est une grande réussite, puisque plusieurs degrés de lecture et de perception de ton travail sont possibles.

Tu ne partages peut-être pas cette analyse, ou ne pense pas forcément de la même façon, c'est en tout cas mon point de vue.

J'aime toujours autant ton travail, ta façon de te placer entre la photographie et la peinture, voire au-delà.
Ce que j'apprécie particulièrement dans cette série, outre la texture et les couleurs, c'est que derrière l'abstraction des formes, derrière le concret de la matière, le bois de ces bateaux, je vois surtout des paysages : la mer, l'horizon et le ciel.
Bravo encore.

J'aime toujours autant ton travail, ta façon de te placer entre la photographie et la peinture, voire au-delà.
Ce que j'apprécie particulièrement dans cette série, outre la texture et les couleurs, c'est que derrière l'abstraction des formes, derrière le concret de la matière, le bois de ces bateaux, je vois surtout des paysages : la mer, l'horizon et le ciel.
Sur ton rapport à la peinture, en dehors de celui avec la peinture abstraite, je pense surtout à l'impressionnisme. Si l'on voit chaque photo comme un paysage de mer, tu essaies ici de donner à voir plusieurs représentations différentes de ce même lieux, selon l'heure de la journée, selon la météo... Comme le faisaient les impressionnistes.
Bravo encore.

Merci à tous pour vos commentaires qui font bien plaisir.
Leon et fotd, que le texte ne vous parle pas, je le comprends bien.

C'est avant tout une histoire personnelle, qui n'a rien de très originale en soi. Ce n'est qu'une histoire d'amour à distance qui se passe difficilement et dont on ne sait pas encore l'issue.
À défaut d'être originale, elle a pour moi la singularité d'être la mienne, ce qui change tout pour moi et par grand chose pour vous qui regardez ce récit. Ce que j'aimerais, c'est pouvoir rendre un peu de l'émotion que je ressens, un peu des réflexions qui me préoccupent, en utilisant la combinaison de la photographie et de l'écriture qui constituent une part importante de mon quotidien.

Cela ne peut pas toucher tout le monde.
En tout cas, vos retours sur mes photographies semblent tous positifs et c'est presque l'essentiel.
J'ai d'ailleurs pas mal de photos issues de ces deux pellicules que je n'ai pas intégrées dans ce récit et que je posterai bientôt dans le sujet de discussion "Chine".

Très belle photo Antochine. D'habitude, je n'aime pas trop le format vertical, mais là, il est magnifiquement utilisé.
Pour le site d'apolo, c'est normal que tu ne puisses pas le voir, c'est censuré par le gouvernement chinois. À moins d'utiliser un VPN.

Bonjour,

Je voudrais vous présenter ici la suite du travail que j'ai présenté pour le prix summilux et que vous pouvez voir ici :
http://www.summilux.net/forums/viewtopic-px.php?t=35989
Je vous rappelle qu'il n'est pas possible de commenter les différents reportages présentés pour le concours avant que les résultats ne soient donnés. Du coup, si vous avez des commentaires à faire, ce que j'espère, cantonnez-vous à ce que je publie ici.


J&M from Beijing.


Septembre 2010.



Londres est loin. Trop loin.
Loin de Pékin, où je vis. Loin parce que c'était il y a six mois.
Depuis, beaucoup de choses sont arrivées, mais presque rien n'a vraiment changé.



J'essaie de passer à autre chose, de vivre ma vie à Pékin.



À travers l'objectif de mon appareil photo, je regarde les filles.
Désir de s'approcher, envie de tenir ma distance.



Je poursuis mon chemin, j'essaie de devenir un bon cameraman, un bon photographe.
J'essaie de réaliser un de mes rêves.
La passion dans mon travail me donne de la force. Cela m'aide à trouver ma voie.


-


Danfeng et Xiao You sont mes bons amis ici, mes colocataires.



Je connais Danfeng depuis 5 ans. Je suis venu en Chine à cause de lui, parce qu'il disait que j'avais des chances de trouver du travail.
À Pékin, j'ai non seulement trouvé du travail, j'ai aussi rencontré Justine.



Xiao You a fait ses études avec Justine. Elle était venue à Pékin pour la voir.
Elle rencontra alors Danfeng.
Maintenant, ils vivent ensemble et ils espèrent que Justine reviendra à Pékin. Avec nous. Avec moi.



Merci mes amis. Vous êtes toujours là quand j'ai besoin de vous.


-


15 octobre 2010.

Deux jours plus tôt, j'écris une lettre à Justine, lui demandant de venir vivre à Pékin.
Je me disais que l'on aurait pu être heureux ensemble.
Après un an et demi de relation à distance, on méritait un nouveau départ.

Ce jour-là, je suis dans le taxi. Elle me dit qu'elle pense vraiment venir.
Elle pourrait vivre avec nous et elle aurait des chances de travailler dans le cinéma.
Rien n'était sûr à ce moment, mais ce que je n'aurais pu imaginer deux minutes auparavant devenait possible.



Viva Beijing !

-

22 octobre 2010.

Dans une boite de nuit avec quelques amis, je suis sur la piste de danse avec mon appareil photo.



Au milieu de ces garçons et filles, j'essaie de m'approcher d'eux.



Chacun a sa façon de danser, ses expressions uniques.
Sa propre histoire, sa propre destinée.



J'espère que je peux capturer le mood d'un instant.



Que se cache-t-il derrière ce sourire charmant ?
Derrière la profondeur d'un regard ? Derrière l'expression d'un geste insolite ?



Comment puis-je lire ces corps en mouvement, pris dans le flux d'une danse incontrôlée ?



J'essaie d'imaginer leur histoire, leur désir, leur souhait.

-

2 novembre 2010.

C'est toujours difficile d'interpréter les différents indices qui nous sont donnés.
Un événement singulier peut prendre des significations différentes selon le moment et le lieu où il nous arrive.



Quand je regarde cette photographie, je vois une chose.
Justine est cachée quelque part sur mon chemin et il faut que je la trouve.

Floflo, je ne me souvenais pas de ce commentaire que tu as écrit il y a plus d'un an. Merci pour ce compliment qui me touche particulièrement.

Merci à vous trois pour vos aimables et agréables compliments. Cela fait toujours plaisir.

Punkrocker, c'est vrai, la 8 n'est pas vraiment un portrait et je m'en aperçois à l'instant. Elle n'a donc peut-être pas sa place ici. Si les modérateurs estiment qu'elle est hors-sujet, je veux bien l'enlever.
Malgré tout, c'est l'une de mes préférées de la série.