L'influence de l'agitation sur le développement, que ce soit au niveau du contraste global que du micro contraste (effet de bord et acutance) se calcule par des formules à vous faire passer l'envie du laboratoire tellement les équations à résoudre vous engourdissent le bocal.
En fait, on peut développer en partant de l'agitation continue (en cuve automatisée type Jobo CPE) jusqu'au calme plat total, l'agitation intermittente étant le moyen terme couramment mis en œuvre sur la foi des documentations et autres ouvrages technique courants.
L'agitation continue nécessite de diminuer de façon importante les temps de développement, de près de 30% par rapport aux temps de "base" classique. Pour l'agitation intermittente plusieurs méthodes peuvent être utilisées, à condition qu'elles le soient avec régularité. Les deux plus connues sont celle de Kodak (5 retournements toutes les 30 secondes, l'efficace précipitation US en quelque sorte) et l'Ilford (anglaise, plus flegmatique, toutes les minutes seulement). Mais on peut très bien raccourcir le cycle ou au contraire l'espacer davantage. Il faudra à chaque fois redéfinir un temps de développement pour obtenir un contraste global satisfaisant.
En revanche, une agitation plus faible permet une plus grande compensation des hautes lumières ; l'épuisement du révélateur dans les zones de densités élevées (là où il est davantage mis à contribution) limite leur développement excessif qui résulterait d'un renouvellement trop important du révélateur par une agitation plus fréquente. Réduire l’agitation et augmenter le temps de développement est une solution à envisager dans le cas d’un « traitement poussé » qui, de plus, est souvent mis en œuvre avec des sujets à fort contraste (concert par exemple). Enfin, l’augmentation du contraste va de pair avec l’augmentation de la granularité apparente.
Ne jamais oublier qu’un bon développement est toujours la résultante d’un compromis entre la composition du révélateur (par exemple, pour les révélateurs compensateurs, la proportion entre génol – très actif - et hydroquinone –moins active), la durée de développement, la méthode d’agitation.