Justement, toute chose n'est pas identique, puisque le cercle de confusion varie.

En revanche, j'ai du mal à comprendre comment la profondeur de champ pourrait varier sur le Q3, par simple recadrage d'un cliché. Ou alors, le fait d'agrandir l'image permet de percevoir comme floues des zones qu'une image plus petite pouvait faire percevoir comme nettes. Si j'agrandis par exemple mon image d' "avatar", c'est une bouillie de pixels, alors qu'en taille réduite, l'image semble nette. Il s'agit donc purement d'un problème de perception, alors que l'aspect rigoureux et mathématique des formules de calcul pourrait faire croire à une valeur strictement définie.

C'est un choix très personnel. Pour ma part, je trouve le 28 trop large pour la plupart des situations. Je ne l'utilise presque jamais. J'ai aussi un Elmar 135 que j'aime bien mais que je ne trouve pas absolument nécessaire d'emporter en voyage. En règle générale, j'emporte plutôt :
- version lourde : un Summicron 35 ASPH, un Summicron 50 version 5 et un Elmarit 90 ;
- version allégée :soit le 35 et le 90, soit le 35 et le 50 ;
- version dépouillée : le 35 seul (ce qui est curieux, c'est qu'avec un réflex, je privilégie le 50).

De nombreux photographes estiment qu'un 35 et un 90 permettent de faire façe à toutes les situations. C'est notamment le conseil de Günter Osterloh. Je m'aperçois toutefois qu'avec cette configuration, pour moi en tout cas, le 35mm fait l'essentiel du travail. Comme vous n'avez pas de 90 et n'en voulez pas avoir, le choix est fait !

Il est tout de même difficile de trancher entre le 35 et le 50. Vous devriez vous astreindre pendant quelques temps à utiliser une seule de ces focales. Vous verriez ainsi ce qui vous convient le mieux.

Voir aussi les conseils p. 13 de la brochure du Leica M5 :

https://www.summilux.net/documents/BrochureM5.pdf

Tous les paramètres entrant dans le calcul de la profondeur de champ sont des données précises, à l'exception d'un seul : le cercle de confusion. Ce dernier se fonde sur la perception, avec tout ce que cela entraîne de subjectivité. Cette perception peut d'ailleurs différer sans même changer de film : elle est aussi fonction de l'acutance obtenue au développement, etc. Enfin, le passage du net au flou n'est jamais brutal.

Il faut donc considérer les notions de distance hyperfocale et de profondeur de champ comme des approximations satisfaisantes en pratique, et rien de plus. Il n'y a vraiment pas là matière à polémique.

Sur les photos d'ADG, on a la vague impression qu'à f:16, il y a un poil moins de flou d'arrière-plan, mais de là à parler de "visualisation de la profondeur de champ", il y a de la marge. Ou alors, il faudrait refaire le test avec un arrière-plan situé à l'infini et un avant-plan situé à telle distance qu'on puisse avoir avant-plan et arrière-plan nets à f:16 et avant-plan net/arrière-plan flou à f:1,7.

Dès qu'il est question de cuir, il y a lieu de se méfier, tant il y a de qualités différentes : ça va du cuir pleine fleur, tannage végétal, teinté dans la masse, au "cuir PU" qui est un substitut synthétique minable. Les vendeurs ne précisent pas toujours la nature de la matière utilisée. Pour la 18776 Leica, il est tout de même indiqué qu'il s'agit de vachette ("nappa" n'est pas une appellation normalisée).

A mon avis, pour un M, rien ne vaut la courroie Leica en nylon réf. 14253. Elle est légère, souple, antidérapante, sûre et increvable. Pour des boîtiers de ce prix, mieux vaut privilégier la sécurité.

Je parlais du cercle de confusion lié au capteur, mais la question est intéressante aussi, encore qu'un oeil humain parfait n'existe pas.

Pour le film, le cercle de confusion est généralement évalué à 0,025 ou 0,03mm pour le 24x36 et aux alentours de 0,05mm pour le moyen format. Il ne s'agit que de valeurs moyennes, ne tenant pas compte des caractéristiques propres à chaque film. C'est néanmoins sur ces données un peu pifométriques que sont établies les échelles de profondeur de champ. Je n'ai aucune idée des valeurs retenues pour les capteurs numériques, mais on peut s'interroger sur la fiabilité des échelles de profondeur de champ lorsqu'un objectif initialement destiné à un 24x36 argentique est monté sur un appareil numérique.

En ce qui concerne le Q3, pas de problème puisque l'échelle de profondeur de champ a forcément été établie en fonction des caractéristiques du capteur.

On aurait pu imaginer pour le Q3 un recadrage par grandissement continu de l'image, procédé adopté pour les téléphones. Les cadres virtuels constituent cependant une meilleure solution : ils limitent le flou de bougé dont le risque s'accroît avec le grandissement, comme c'est le cas pour un zoom optique. De plus, il est tout de même mieux de pouvoir conserver si on le désire l'image brute embrassant tout le champ du 28mm.

Pour en revenir à la profondeur de champ : au contraire d'un zoom, le 28mm du Q3 possède comme toute focale fixe une échelle de profondeur de champ unique. Il faut bien que cette échelle ait été calculée par la formule de l'hyperfocale, faisant intervenir la constante c du cercle de confusion. Sait-on quelle valeur de c Leica a retenu ?

Enfin, il est dommage que Leica n'ait pas publié de fiche technique pour le 28mm du Q3. Les fiches consacrées aux optiques interchangeables sont très informatives : on y trouve les courbes de fonction de transfert de modulation, de vignettage et de distorsion, ainsi que les tables de profondeur de champ en fonction des ouvertures et distances de mise au point (ces tables étant bien sûr à prendre avec les réserves signalées par Vol de nuit).

Il est vrai que la profondeur de champ est un concept assez subjectif, du fait de la notion de cercle de confusion. Il n'en reste pas moins que l'expression "zoom numérique" pourrait faire croire à un véritable effet de zoom, quand il ne s'agit que d'un recadrage.

Ce procédé tient un peu du gadget, puisqu'un recadrage de la prise de vue peut toujours se faire a posteriori et sans que l'on soit tenu de respecter des paliers correspondant à l'angle de champ de telle ou telle focale.

Recadrer dès la prise de vue a tout de même un intérêt : on n'est pas tenté de "zoomer avec ses pieds", ce qui aurait pour effet de changer de point de vue et d'affecter la perspective.

Honnêtement, ça ne tient pas debout ! La profondeur de champ se calcule à partir des paramètres suivants : focale, ouverture, cercle de confusion, distance de mise au point. Le fait de recadrer ne change aucun de ces paramètres : la focale du Q3 est fixe, l'ouverture et la distance de mise au point choisies au moment de la prise de vue sont intangibles, le cercle de confusion est une caractéristique du capteur. Les clichés recadrés ne sont qu'une portion du centre de l'image enregistrée par le 28mm, laquelle possède toutes les caractéristiques propres à cette focale. Recadrer n'est pas zoomer.

Excellente occasion de se remettre à la lecture des échelles de profondeur de champ et surtout, de se rappeler que les simulations de 35, 50, 75 et 90 ne sont que des recadrages : la profondeur de champ reste en toutes circonstances celle du 28mm !

Le choix de la couleur pour la dernière photo est plutôt judicieux, puisque la composition met en valeur le monument commémoratif. Comme cet édifice, cette image établit un lien entre passé et présent.

De bien belles images pour une bien abjecte réalité.

Sur celle en couleurs, je crois voir des bandes verticales de densité différente. Un problème de choix de vitesse pour réaliser le panoramique ?

C'est vrai, et c'est d'ailleurs pourquoi je ne ressens aucun besoin de remplacer mon X100s. Mais l'obsolescence se traduit de diverses façons. alain.besançon en cite deux exemples : la fin des mises à jour et l'absence de maintenance au bout de quelques années. Il y a aussi une forme d' "obsolescence psychologique" : beaucoup d'acheteurs se sentent obligés de posséder le dernier appareil sorti, alors que rien ne le justifie vraiment.

Rassurez-vous, je prends ce que je vois sur internet avec tout l'esprit critique nécessaire. Mais si j'avais un appareil numérique à acheter, ce serait tout de même un Fuji (J'ai déjà un X100s dont je me contente en dépit de ses quelques faiblesses.). Ou alors, je prendrais un M10 d'occasion pour utiliser les objectifs de mon M6. Le numérique ne m'amuse pas, et il est trop sujet à l'obsolescence pour justifier la dépense au regard de ce que j'en fais.

Merci pour le lien, Miguel 69. C'est en effet très intéressant.